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Les jeunes invisibles : qui sont ils ?

Les jeunes invisibles : qui sont ils ?


Aujourd'hui en France, on estime que plus de 2 millions de jeunes agés entre 15 et 24 ans ne sont pas scolarisés. C'est à dire qu'ils n'appartiennent pas à un établissement d'enseignement du secondaire ou du supérieur. Une partie d'entre eux sont invisibles aux yeux des institutions et donc difficilement quantifiable. Les jeunes invisibles, qui sont-ils ?

10 % des NEETs sont des jeunes invisibles

Bien sûr, il s'agit d'une estimation. Un jeune invisible est une personne âgée de 15 à 29 ans révolu sans statut : ni en éducation, ni en formation, ni en emploi, ni en accompagnement. Les jeunes invisibles ne sont pas connus des services publics. On estime aujourd'hui que les jeunes invisibles représentent environ 10% des jeunes NEETs.  

En effet, certains jeunes invisibles sont des décrocheurs scolaires. Ce sont des jeunes ayant quitté le système éducatif avant l'obtention du baccalauréat ou de tout autre diplôme. Le décrochage peut être lié à des difficultés scolaires, à des problèmes de motivation, d'orientation ou à des soucis personnels/familiaux. Sans qualification, leur insertion professionnelle est très compromise.

D'autres jeunes invisibles proviennent de familles en difficulté, confrontées à la pauvreté, à la violence domestique ou à des problèmes de santé mentale. Ces conditions de vie défavorables entravent leur développement scolaire et professionnel.

Il y a également les jeunes migrants qui ont fui leur pays d'origine pour diverses raisons et se heurtent à de multiples obstacles (langue, situation administrative, logement). L'absence de réseau les marginalise également.

On trouve également des jeunes invisibles ayant grandi dans des foyers abusifs et violents, ou des jeunes issus de l'aide sociale à l'enfance.

Pourquoi sont-ils des jeunes invisibles ?

L'invisibilité n'est pas une fatalité. Derrière ce voile se cachent des jeunes démotivés, isolés, qui ne se sentent pas à leur place et qui ne parviennent pas à exprimer leur talent. Les jeunes invisibles sont souvent stigmatisés en raison de leur situation, ce qui peut les rendre réticents à demander de l'aide.

Tout d'abord, les jeunes invisibles font face à un isolement social important, n'ayant pas ou peu de relations sur qui compter. Leur quotidien les empêche de se projeter sur le long terme. Ils expriment également un manque d'accompagnement. Par exemple dans leurs démarches administratives et professionnelles. Cette absence de soutien renforce leur sentiment d'abandon.

L'exclusion et la stigmatisation dont ils font l'objet affectent aussi leur estime d'eux-mêmes. Ils ont peur d'être à nouveau rejetés s'ils demandent de l'aide. On remarque qu’ils méconnaissent ou se méfient souvent des institutions susceptibles de les aider. Les jeunes invisibles sont généralement considérés comme des "décrocheurs" ou des "inactifs". Cette stigmatisation affecte négativement leur confiance en eux et leur motivation à chercher un emploi ou une formation, et à demander de l’aide.

Par ailleurs, la précarité peut rendre difficile l'accès à l'emploi ou à la formation, car elle peut limiter les ressources financières permettant d’intégrer une formation ou un emploi nécessitant une voiture par exemple. Selon l’IRES, les chiffres montrent pour les jeunes, que trois sur dix sont en situation précaire, un actif sur cinq est au chômage, un sur vingt est en invisibilité totale. Et parmi les « invisibles », neuf sur dix ne sont plus issus des seules Zones Urbaines Sensibles (ZUS) et deux sur cinq sont issus de milieu plutôt favorisé.

Certains cumulent également des problèmes de santé physique et mentale (souvent non diagnostiqués) comme la dépression ou les troubles dys qui peuvent être un frein supplémentaire à leur intégration dans la société.

C'est la combinaison de tous ces facteurs qui plonge les jeunes invisibles dans une grande détresse et un profond découragement. Beaucoup d'entre eux expriment des sentiments d'anxiété, de dépression, d'isolement et de désespoir.

Les Maraudes Numériques pour repérer les jeunes invisibles

Face à ce constat alarmant, des initiatives solidaires émergent pour venir en aide à ces jeunes en détresse. C'est le cas des "maraudes numériques" mises en place par Hello Charly.

Le principe est simple : aller à la rencontre des jeunes sur les réseaux sociaux. Cette nouvelle approche permet de toucher les jeunes là où ils se trouvent, dans leurs usages numériques, avec des codes qui leur parlent. Elle ouvre une porte d'entrée vers l'emploi et la formation, directement depuis leur smartphone.

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Cette approche de maraudage numérique est particulièrement pertinente pour toucher et repérer les jeunes invisibles. En utilisant les réseaux sociaux, les maraudes numériques permettent d’entrer en contact avec eux. Elles leur offrent une écoute sans jugement et un soutien personnalisé pour les sortir de leur isolement.