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Nouvelles formes de travail : comment évolue le marché de l’emploi ?
26 mai 2023
Nouvelles formes de travail : comment évolue le marché de l’emploi ?
De quoi parle-t-on, lorsque l’on mentionne “nouvelles formes de travail” ?
Depuis la fin de la crise sanitaire les entreprises ont, de façon ponctuelle, modifié leur fonctionnement interne pour s’adapter aux nouveaux besoins de ses salariés. Cela passe par des nouvelles approches en matière de méthodologie de travail et d’organisation du temps de travail.
Le télétravail, l’un des exemples le plus concret, s’est démocratisé en l’espace de quelques mois pour pour devenir la norme dans certaines entreprises. Ceci donne la possibilité aux salariés de travailler depuis chez eux ou dans des espaces de coworking et facilite les demandes de mobilité.
Mais les nouvelles formes de travail ne concernent pas uniquement l’aspect fonctionnel. Elles prennent en compte une multitude d’autres compétences aussi bien communicationnelles et managériales. Cette flexibilité des formes de travail a un impact sur notre vision et le fonctionnement du marché de l’emploi en 2023.
Evolution des formes de travail : un simple choc de générations ?
Le travail à distance, le coworking, l’auto-entreprenariat, les startups, le freelancing… Tant de nouvelles façons de travailler qui façonnent le marché du travail français. On peut penser que l’évolution des formes de travail est générationnelle. Hors, c’est davantage un critère d’adaptation aux tendances de standardisation et d’internationalisation des entreprises. Les entreprises françaises adoptent des modes de management plus flexibles se calant sur de nouveaux besoins de la part des employés. Et cette tendance se confirme lorsque l’on sait qu’en 2022, 61 % des entreprises créées l’ont été par des auto-entrepreneurs.
De nouveaux besoins qui passent par une redéfinition de la place du travail et de la façon dont on travaille. Aussi, les nouveaux entrant sur le marché du travail ont des attentes bien différentes des générations passées.
Impulsée par les multinationales et les grandes entreprises, ce bouleversement des modes de fonctionnement au travail se fait avec les salariés. Ces changements testent les employeurs face à des demandes de la part de leurs salariés mais aussi du marché de l’emploi avec des candidatures de plus en plus exigeantes. Et les chiffres parlent confortent cette hypothèse puisque selon CareerPlug, 58 % des candidats ont déclaré avoir refusé une offre d’emploi en raison d’une mauvaise expérience de recrutement. Pour les employeurs c’est donc un nouveau défi à relever.
Les nouveaux modes de travail modifient-il notre valeur du travail ?
Chaque génération et chaque époque ont leur propre vision du travail. Depuis de nombreuses décennies, le travail est vu comme un accomplissement autant financier que social. Aujourd’hui, la place du travail dans le quotidien des français n’est plus majoritairement perçue de la même manière. La réussite professionnelle est toujours un déterminant important, mais il ne représente pas la même chose pour tous. Pour certains, le travail est une des conséquences de la pression de la société sur les individus et peut être un frein au bien-être personnel.
Le bien-être au travail est une condition et un besoin qui revient systématiquement dans les études faites auprès des salariés sur leur environnement de travail.
Quelles sont les nouvelles attentes des salariés dans leur entreprise ?
#1 Le bien-être au travail
Pour de nombreux salariés, le bien-être au travail est une condition fondamentale pour s'épanouir pleinement et être performant. Selon le baromètre France 2025, pour 47 % des Français la qualité de vie et le bien-être au travail sont très importants au sein d’une entreprise. Le bien-être au travail est donc un élément davantage recherché.
Cela passe par un ensemble de processus internes qui permet de créer un équilibre favorable pour l’ensemble des employés d’une entreprise. Une bonne communication interne est nécessaire au niveau individuel avec des points hebdomadaires ou bien mensuels qui permettent de mieux organiser son travail et de se projeter dans le temps.
Aussi, la recherche de bien-être au travail est intimement liée à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Si certaines incompréhensions ou problématiques interviennent dans la sphère privée, ceci peut avoir un impact important sur la santé physique et morale des salariés. Un gros travail de management doit être mis en place par les équipes des ressources humaines ou des communications interne pour satisfaire le bien-être au travail de tous les salariés.
#2 Le besoin d’un environnement de travail stimulant
Le bien-être au travail passe aussi par un environnement de travail stimulant. L’environnement de travail doit être en accord avec la culture de l’entreprise et doit correspondre aussi aux besoins des salariés pour permettre d’avoir toutes les conditions nécessaires pour être performant, créatif et organisé.
Lorsque les conditions de travail sont optimales, on constate une certaine stabilité dans l’entreprise. Aussi, l’environnement de travail peut être aussi bien matériel que immatériel. Par exemple, l’organisation hiérarchique dans une entreprise ou bien une startup peut jouer un rôle important dans un environnement de travail stimulant. De nouvelles formes d’organisation se mettent en place, ainsi certaines entreprises adoptent une organisation horizontale et non plus verticale. Cela permet de mieux diffuser l’information et de rapprocher les différents pôles ou équipes afin de créer une relation de confiance et de proximité entre toutes les parties prenantes.
#3 Le rôle de la reconnaissance au travail
La reconnaissance au travail est un élément crucial dans une entreprise. Lorsque l’on sait que 41 % des salariés ne sentent pas reconnus par leur entreprise, selon le baromètre Malakoff Humanis, cela pose la question du rôle de la reconnaissance au travail. Elle permet de motiver et d’engager les employés dans une démarche collective sur le long terme. La reconnaissance à un rôle de valorisation et récompense le travail accompli. Elle peut prendre plusieurs formes, comme des éloges verbaux et des gestes symboliques ou aussi bien des récompenses financières que des promotions.
Innée dans les modèles de management anglo-saxon, elle commence à devenir la norme dans le modèle français mais reste néanmoins encore trop peu mise en place. Pourtant, la reconnaissance au travail est essentielle pour maintenir un niveau de motivation élevé chez les salariés. Lorsque les employés se sentent reconnus pour leur travail, ils se sentent valorisés et intégrés dans les performances et la stratégie de leur entreprise.
Devenu essentielle dans les stratégies de marque employeur ou encore de culture d’entreprise, la reconnaissance à un effet sur plusieurs échelles. Elle renforce le sentiment d’appartenance et de fidélisation qui peut être un indice de bien-être au travail, d’attractivité et de réussite.
Tous les secteurs d’activités sont-ils concernés par ces nouvelles formes de travail ?
Certains secteurs d’activités ou corps de métiers sont plus disposés à mettre en place de nouvelles formes de travail. Les métiers, notamment ceux du tertiaire, sont plus enclins à proposer des méthodes innovantes du fait de la nature de leur fonction. Selon l’Insee, en moyenne sur une semaine c’est 55% des cadres qui réalisent du télétravail contre 22 % pour les professions intermédiaires. Les catégories socioprofessionnelles supérieures sont donc plus enclines à mettre en place des nouvelles formes de travail comme le télétravail.
Néanmoins, il est possible d'adapter et de mettre en place ces nouvelles formes de travail mais cela passe par une collaboration entre les entreprises et les besoins des salariés. Et cela se joue au niveau de l'organisation du temps de travail.
Les formes de travail sont un enjeu pour les entreprises et témoignent des changements du marché du travail notamment envers des engagements de responsabilité sociale des entreprises (RSE), qui sont une des conséquences positives de ces mutations. Cela montre que chaque entreprise peut être motrice dans cette transition et quelles sont de plus en plus attentives au bien être de leurs salariés.
Nouvelle forme de travail : vers une modification profonde de notre rapport au travail ?
Dans nos sociétés la place du travail est constamment redéfinie, le travail n’est plus uniquement vu comme une constante pour mesurer la création de richesse mais comme un indicateur de bien être des individus.
Le lien entre bien-être et travail est constamment mis en relation depuis plusieurs années. On remarque même des initiatives de politique sociale avec l’expérimentation de la semaine de 4 jours dans plusieurs pays comme l’Angleterre, l’Islande ou encore l’Espagne. Entre 2015 et 2019, plus de 2 000 islandais ont expérimenté la semaine de 4 jours. A la suite de cette initiative, les scientifiques ont relevé plusieurs avantages : une augmentation de la productivité de façon significative, un meilleur bien être au travail ou encore un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et personnelle. A l’échelle de la France, c’est la métropole de Lyon, qui teste la semaine de 4 jours sur la base de volontariat pour plus de 5 500 agents dès la rentrée 2023. Une expérimentation sur un an pour notamment réduire le taux d’absentéisme et renforcer l’attractivité de l’emploi.
Cela montre que le travail n’est plus une caractéristique économique mais bien de santé publique. Et montre le changement des besoins des individus qui accordent plus de temps aux loisirs, à la famille, les divertissements, les engagements associatifs, etc.
On voit aussi de nouveau métier et mode de management se développer pour répondre à cette nouvelle demande. Des métiers d’agencement de l’environnement de travail, création de box pour passer des appels, sécurité des réseaux interne de communication pour les entreprises, etc. Les nouveaux modes de managements des équipes, gérer des équipes à distance demandent une organisation et une flexibilité importantes.